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Louée pour ses vertus écologiques et sanitaires, la pratique du vélo pourrait bien continuer à grimper dans la métropole. Voies cyclables temporaires, nouveaux stationnements, aide à la réparation… des mesures ont déjà vu le jour pour encourager les cyclistes du quotidien. Et les premiers retours sont plutôt positifs.

Depuis la mi-mai, la Métropole a lancé un vaste plan pour encourager la pratique du vélo : hausse du réseau cyclable, augmentation des stationnements, prime à l’achat… (voir les détails dans l’infographie). Dans le même temps, Le Coup de Pouce Vélo, aide financière gouvernementale à destination des particuliers et des collectivités, a été inauguré dans toute la France. L’objectif est d’éviter le report des usagers des transports en commun vers la voiture, voire, de convaincre les automobilistes d’utiliser leur vélo pour les trajets quotidiens. Et les premiers résultats montrent un retour en force de la petite reine. « Les Français sont nombreux à avoir retrouvé leur vélo. Et cela concerne les territoires urbains, péri-urbains, comme ruraux », explique Dorothée Appercel, coprésidente de l’association La Ville à Vélo.

Un Coup de Pouce Vélo à succès

Ce plan vélo et le dispositif gouvernemental Coup de pouce Vélo provoquent un réel engouement à tel point que les magasins spécialisés se retrouvent submergés de demandes. « Mon rythme habituel est de 10 à 15 réparations par semaine. En ce moment, j’en suis à plus de 50 par semaine », annonce Guillaume de l’Établicyclette, enthousiaste malgré la fatigue. Situé dans le 6e arrondissement, l’Établicyclette propose des services de réparation, d’auto-réparation, de formation à la mécanique vélo et de vente.

60 000 vélos ont déjà été réparés à l’échelle nationale (1), si bien que le gouvernement a décidé de tripler l’enveloppe budgétaire du dispositif, passant de 20 à 60 millions d’euros. Celui-ci prévoit également des volets pour la formation et des aides aux collectivités pour la mise en place de places de stationnement. Revers de la médaille, certains vélocistes ont un carnet de rendez-vous plein jusqu’à août, voire septembre.

Guillaume à l’Établicyclette en 2019. Crédit : Roméo Seys

De plus en plus de cyclistes à Lyon et ses alentours

Les Lyonnais ne se contentent pas de faire réparer leur vélo, ils l’utilisent aussi ! Les capteurs de la Métropole ont enregistré une hausse de 12 % des passages de cyclistes entre le 11 et le 14 juin 2020 par rapport à la même période l’année dernière. A l’échelle nationale, on compte 27 % de passage en plus.

« Avec le déconfinement, le vélo est redevenu ce qu’il est réellement, à savoir, un mode de transport au quotidien et pas uniquement un loisir », analyse Guillaume. « A l’atelier, on voit énormément de gens qui manifestent une crainte des transports en commun ou un ras-le-bol de la voiture. »

Mais la hausse du nombre de cyclistes dans les grands centre-villes cache de fortes disparités dans la population.  « Aujourd’hui, on constate une forte augmentation de la pratique du vélo chez les étudiants ou les cadres. Il y a de moins en moins d’ouvriers ou de personnes âgées qui se déplacent à vélo. Il y a tout un volet de communication et de pédagogie à faire pour montrer qu’il y a une alternative au déplacement en voiture », affirme Dorothée.

Sur le pont qui mène à la Guillotière, à Lyon, le 4 mai 2020. Crédit : La Ville à Vélo

Des aménagements vélo à pérenniser

Sur les 77 km de pistes cyclables annoncés pour septembre, 30 km ont déjà été réalisés (2). Pour autant, la Métropole envisage ces voies comme des expérimentations, se réservant le droit de modifier les pistes. Après cinq semaines d’utilisation, 19 des 23 nouvelles voies cyclables vont elles être conservées, mais quatre d’entre elles vont êtres réajustées ou suspendues.

L’association La Ville à Vélo souhaite profiter de cette vogue pour lutter contre les idées reçues. Ses membres ont ainsi publiés des cartes montrant que se déplacer à vélo est souvent plus rapide qu’en voiture ou en transport en commun. «  L’objectif, c’est de montrer que le vélo est un mode de déplacement très efficace, surtout pour les distances comprises entre 1 et 5 km », explique Dorothée. Si pour le moment toutes ces mesures sont transitoires , elles pourraient être pérennisées si elles sont jugées efficaces. En clair, c’est l’heure de se remettre en selle !

(1) chiffre communiqué à la fin du mois du mai
(2) chiffre communiqué le 17 juin

Yves Tradoff

Photo d’en-tête :  Léa Fernandez

Cet article propose un complément d’information et une actualisation suite à la parution de la brève « Plus de pistes cyclables pour garder ses distances… sans polluer ! » dans le numéro 25 du Magazine Agir à Lyon et ses alentours, en juin 2020. Le Magazine Agir à Lyon et ses alentours est un mensuel papier de 52 pages disponible sur abonnement.
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