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Vous aussi, vous êtes lassé de lire chaque semaine un nouveau scandale économique, écologique ou éthique à la une de la presse, et de vous sentir impuissant ? En tant que consommateur, vous avez pourtant une carte maîtresse en main : votre pouvoir d’achat ! C’est ce que vous rappelle I-BOYCOTT, par sa plateforme participative en ligne permettant à chacun de lancer ou de participer activement à une campagne de boycott !

I-BOYCOTT, kesaco ?

I-BOYCOTT est une association à but non lucratif dont le financement repose exclusivement sur les dons. Elle propose une plateforme en ligne présentant des campagnes de boycott actuelles, lancées par des acteurs de la société civile : chaque campagne permet non seulement de dénoncer les mauvaises pratiques de certaines marques en vue de les faire évoluer, mais elle s’accompagne aussi d’une lettre ouverte adressée à l’entreprise. C’est alors dans l’intérêt de celle-ci d’y répondre, de se montrer plus transparente dans ses pratiques et de présenter les améliorations en cours. Vous êtes alors libre de décider si cette réponse est satisfaisante ou si vous avez des raisons de maintenir la campagne de boycott.  

A l’origine du projet

Ce qui décide les frères Levent et Bulent Acar, deux jeunes lyonnais issus de Saint-Chamond, à lancer I-BOYCOTT, c’est d’abord une indignation de trop : l’invalidation par la Commission Européenne de la pétition contre le TAFTA, malgré son million de signatures* et la mobilisation de plus de 320 organisations de la société civile européenne.

Mais c’est aussi une figure historique qui les inspire : un documentaire sur Gandhi, théoricien de la résistance pacifiste et opposant à l’oppression britannique durant l’époque coloniale, leur rappelle combien le boycott est l’outil idéal pour tous ceux qui sont faibles économiquement mais qui n’en sont pas moins nombreux et décidés.

La démarche : un boycott bienveillant

« Chaque fois que vous dépensez de l’argent, vous votez pour le type de monde que vous voulez. » Cette citation d’Anne Lappé* que l’on retrouve sur leur page d’accueil résume assez bien la philosophie d’I-BOYCOTT : favoriser une consommation citoyenne et responsable à travers le boycott et le buycott (si vous n’êtes pas encore familiarisé avec ces deux termes, les lignes qui suivent sont pour vous !).

Boycott : le consommateur décide de ne plus acheter les produits d’une marque pour montrer son opposition, tout ça dans une optique pacifique et bienveillante. Encore tabou en France, c’est pourtant une forme de contestation concrète, qui a déjà prouvé qu’elle avait un réel impact sur les entreprises : suite aux différentes contestations de la société civile, la célèbre marque Nike a dû progressivement modifier ses pratiques**.

Buycott : le consommateur décide d’acheter les produits de telle ou telle marque parce qu’il adhère à sa philosophie et/ou à ses pratiques. Parce qu’il vous faut quand même vivre et manger, le buycott vous permet d’identifier des alternatives aux produits boycottés et de soutenir ainsi les entreprises ou marques qui se comportent de façon éthiquement responsable.

En proposant une plateforme en ligne qui donne plus de poid et de visibilité aux boycotts, I-BOYCOTT responsabilise les entreprises en les incitant à répondre et à ajuster leur pratiques, met en valeur les initiatives exemplaires. Et pour chaque campagne menée, un onglet “Alternatives” est proposé et chacun est libre de l’alimenter.  

L’union fait le boycott

En rejoignant la dynamique collective d’un boycott, vous donnez plus de poids à votre démarche de consommateur. En choisissant de manifester votre adhésion ou votre rejet vis-à-vis de tel ou tel mode de consommation, vous vous donnez les moyens d’avoir un impact significatif sur la société et son environnement. Pour preuve, il semblerait que les difficultés de Nike en 1997 et 1998 soient dues en partie au boycott de 1996 : ce mouvement de contestation civile, né à la suite de la publication par le Time de la photo d’un jeune Pakistanais de 12 ans qui cousait des ballons de football pour le compte de la marque, il est certain que ce mouvement a fait mauvaise presse et a encouragé l’association California Citizen à lancer un procès contre la marque pour publicité mensongère en 2003. Procès qu’elle a d’ailleurs gagné.

De plus, les fondateurs de I-BOYCOTT sont convaincus qu’un “chiffre”, soit le nombre de boycottants, parle parfois beaucoup plus à l’actionnaire d’une entreprise que l’éthique. Dans ce cas, n’ayons pas peur d’être nombreux !

Et aujourd’hui, on en est où ?

La plate-forme i-boycott.org a été lancée en juin 2015 et compte déjà 42 000 inscrits ! Le projet a vu le jour grâce à une équipe d’une vingtaine de personnes, très engagées et réparties dans différentes villes, régions et pays (Lyon, Paris, Pyrénées Orientales, Barcelone, Belgique…). Ils ont pu compter sur un financement participatif sur kisskissbankbank, sans oublier notre soutien, à Anciela, avec les conseils de notre Pépinière d’initiatives citoyennes.

Les premiers boycotts (H&M et Petit Navire) ont été rapidement lancés et I-BOYCOTT a alors rencontré ses premiers succès puisque ces campagnes ont suscité respectivement la participation de 11000 et 15000 personnes, ainsi que des réponses de la part des entreprises qui furent aussitôt publiées sur la plate-forme.

La prochaine étape ?

En réalité il y en a 2. Tout d’abord le I-BOYCOTT-Tour, une campagne d’appel à dons afin de financer une douzaine d’antennes-relais en France, en Belgique et en Suisse : « Nous souhaitons également – et c’est pour ça que nous aurons besoin de vous ! – créer des antennes locales dont la vocation sera de mener des actions pour inciter les entreprises à nous répondre, comme le micro-trottoir que nous avons conduit lors de la campagne de boycott contre Starbucks. »****

L’association a aussi lancé l’Alliance social heroes qui vise à donner plus de visibilité aux campagnes de boycott. Parmi ces “social heroes”, considérés comme des acteurs influents sur les réseaux sociaux, on retrouve Mr Mondialisation, Osons Causer mais aussi des youtubeurs comme Kriss Minute Papillon ou Prof feuillage. Leur but est de partager chaque mois une des trois campagnes de boycott les plus populaires de la plate-forme et de la propulser manière synchronisée sur 3 jours auprès d’une communauté de près de 5 millions de personnes.

Besoin de forces vives !

Le projet I-boycott rencontre du succès mais aussi un grand élan de solidarité : « On a aussi reçu beaucoup de demandes (et de propositions !) pour traduire notre site en anglais et en espagnol, par exemple, pour pouvoir s’exporter dans différents pays ! A moyen terme, ce serait super ! Somme toute, nous avons plein de belles choses en perspective pour pérenniser l’activité d’I-boycott. » Cependant rien n’est acquis ni ne se fait sans vous. Rendez-vous sur I-BOYCOTT afin de découvrir les campagnes en cours (les boycott à l’encontre de Société générale, Coca Cola, H&M, Marineland…), en rejoindre une voire peut être même lancer la vôtre !

Et si vous avez envie d’aider Levent et Bulent, de participer à leur aventure, n’hésitez pas à leur écrire sur la page contact de leur site ou sur facebook. Surtout si vous êtes sur Lyon ! Sachez qu’ils sont toujours enthousiastes à l’idée de rencontrer une nouvelle tête. Et si vous n’êtes pas lyonnais, vous pouvez quand même les contacter, les rejoindre sur leur site et soutenir le I-BOYCOTT Tour.

Vous allez les buycotter 😉

– Par Chloé Chassignolle

 

* 1 101 539 personnes avaient signé cette pétition.

** Plus d’infos sur https://www.cairn.info/revue-francaise-de-gestion-2005-4-page-115.htm

*** Anne Lappé est une auteure et conférencière spécialiste des questions de mondialisation, de changements sociaux et de politiques alimentaires.

**** Une vidéo youtube du micro-trottoir sur Starbucks est disponible ici !

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