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Au départ, une idée qui arrange tout le monde : débarrasser les entreprises de leurs surplus de matériaux voués à la déchetterie et en faire profiter le plus grand nombre. Le Frich’market est un éco comptoir ouvert au public une fois par semaine. On y trouve des tissus, du fil, des plaques de bois, du silicone et bien d’autres matières très variées à des prix imbattables.

Quand les gens arrivent, je leur dis souvent : “tu trouveras jamais ce que tu cherches, mais tu trouveras tout ce dont tu as besoin. A condition de faire appel à ta curiosité créative », s’amuse Léa Loctin, coordinatrice du Frich’market. 

Un constat que partage Théophile, designer. “Avec les petites quantités que je trouve ici, je peux faire des essais. Là j’ai une dizaine de matières différentes, dont certaines que je n’aurais jamais trouvées ailleurs, à moins de les acheter en gros. Je vais travailler sur un prototype de meuble et j’ai trouvé de quoi faire des tests sur des luminaires.” Créateurs, artistes, étudiants, assistantes maternelles, retraités, … le lieu niché au premier étage de la Friche Lamartine attire un public très large. Quant aux donateurs, ce sont principalement de grosses industries.

Infos pratiques

Frich’Market – Friche Lamartine, 28-30 rue Lamartine, 69003 Lyon
Tel : 07.71.75.67.85

Les horaires et jours d’ouverture changent tous les mois et sont à consulter sur le site

“Ça permet à des groupes d’artistes ou d’amateurs d’avoir accès à des produits de qualité”

Quand on pousse la porte du Frich’market, le regard balaie immédiatement la pièce du sol au plafond. Les yeux accrochent les matières, les mains se dirigent machinalement vers les tiroirs, les boites ou encore les bocaux pleins de boutons. Couleurs et textures se présentent comme autant de possibilités de créer. Dès qu’on s’arrête sur un prix, on saisit l’écart avec une boutique classique: 50 centimes d’euros le mètre de tissus en moyenne. De belles matières en bon état mais qui ne présentaient plus d’utilité pour les industriels.  La démarche est non seulement de valoriser des matériaux destinés à la poubelle mais aussi de les mettre à disposition d’un public intéressé. Il suffit d’adhérer à l’association et pour 5 euros par an, vous pouvez venir à chaque ouverture pour faire vos achats.

“J’ai un défi ”annonce Julia, une cliente régulière. Une chaussure de Cendrillon qui ne casse pas quand on la balance. » Voici le genre de questions qu’on peut se poser ici. La jeune femme crée des costumes pour les chorégraphies de son club de danse. Avec les tissus et toute la matière qu’elle a acheté au Frich’market, elle en a déjà réalisé près de 150.

“Ça permet à des groupes d’artistes ou d’amateurs d’avoir accès à des produits de qualité” – car avec son budget elle n’aurait pas pu se fournir ailleurs. “J’ai 150 euros pour 40 costumes…Ici je m’en sors mais dans un magasin de tissu j’en aurais eu pour 400 euros.”   

« Souvent les entreprises appellent d’elles mêmes … il y a une conscience citoyenne des témoins du gâchis »

“Les budgets dans l’animation et la vie associative sont de plus en plus serrés, explique Léa Loctin. Les citoyens et artistes souhaitent de plus en plus intégrer une conscience et une cohérence dans leur processus de création et participer aux alternatives éco-responsables. Du coup on attire de nouveaux publics et ça leur permet de découvrir d’autres choses. Mais il s’agit de dons ponctuels, il n’y a pas de partenaire permanent car nous n’avons pas l’infrastructure pour débarrasser tous les déchets d’une entreprise.”

“Parfois les professionnels ont du mal à prendre le temps et changer des habitudes bien enracinées, mais il faut faire de la pédagogie et inventer un modèle économique efficace de valorisation des déchets” ajoute Léa. “Pour le moment ça fonctionne au bouche à oreille et souvent les entreprises appellent d’elles mêmes. Plus précisément les ouvriers ou les techniciens, décrochent leur téléphone car ils en ont marre du gaspillage, et des logiques de surproduction. Il y a une conscience citoyenne des témoins directs du gâchis. “Autre problème pour les entreprises: les matériaux sont de plus en plus composites (mélangés) pour répondre à des exigences techniques, ils deviennent impossibles à recycler et faute de récupération ils sont voués à la destruction”.

Il y a donc de quoi faire, même plus que le Frich’market ne peut écouler avec ses 12 bénévoles pour assurer l’ouverture hebdomadaire, et ses 90m². 5 mètres cubes entrés en une matinée ce sont 5 mètres cubes sortis en six mois.

Pourtant ce n’est pas la demande qui manque : quasiment toutes les permanences sont très fréquentées. Ce jour là, à l’heure de fermeture, les deux dernières clientes renouvelaient leur adhésion pour un an.

Envie d’agir pour faire vivre l’éco comptoir ?

L’équipe du Frich’market a toujours besoin d’un coup de main pour faire vivre le lieu et permettre la réutilisation de ces matériaux par un maximum de personnes !

Envie de vous impliquer dans la vie du lieu ? Le Frich’market a besoin de personnes pour accueillir le public et assurer les ouvertures : vendre, conseiller, gérer la caisse et les demandes, les stocks.

Disponible de temps en temps pour un coup de main ? Deux mardi par mois, participez au rangement, au tri, au bricolage ! Toutes les bonnes volontés sont bienvenues au local pour agencer et mettre en place les matériaux. 

Vous pouvez aussi aider le Frich’market en mettant ponctuellement un camion à disposition et en chargeant et déchargeant les matériaux.

Le Frich’market cherche un lieu plus grand ! Si vous entendez parler d’opportunités pour un local d’environ 500 m2, contactez l’équipe !

Si vous pouvez aider, ou pour en savoir plus, contactez le Frich’ par mail ou par téléphone (07.71.75.67.85) !

Par Alexandra Marie.

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