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Quand Julie et Kenia de Singa interrogent Xhuljano sur son ressenti dans la colocation où il a été accueilli, il répond : “ça se voit non ?! “ en lançant un regard complice aux autres avant d’éclater de rire. Comme Birgit, Dje, Emeline, Charlotte, et Tim, une dizaine de familles accueillent des personnes réfugiées dans la métropole lyonnaise, à travers le programme CALM (Comme À La Maison) de Singa. Accueillir chez soi, c’est à la fois une belle rencontre et un enrichissement personnel au quotidien.

En France, il y a eu 85 440 demandes d’asile en 2016, dont 3 215 demandes pour le Rhône. Parmi ces personnes, 1013 ont obtenu une réponse positive, acquérant le statut de réfugié. Lorsqu’on est demandeur d’asile, l’Etat français donne le droit à un hébergement (type CADA) mais lorsqu’on obtient le statut de réfugié, il n’est plus possible de rester dans ce logement.  Trouver un chez-soi s’avère alors souvent être un vrai casse-tête, et c’est là qu’intervient le programme CALM !

CALM à Lyon ça ressemble à quoi ?

En quelques mots, CALM de Singa c’est accueillir chez soi pendant 3 à 12 mois une personne qui a obtenu le statut de réfugié. Le programme CALM à Lyon existe depuis 2015. En deux ans, ce sont près d’une centaine de familles qui ont accueilli des nouveaux arrivants, et en ce moment-même c’est 35 lyonnais qui partagent leur logement avec une ou plusieurs personnes réfugiées. Naturellement, Singa propose un accompagnement tout au long de l’accueil pour veiller à ce que tout se passe bien et que chacun prenne plaisir dans la cohabitation.

Qui peut accueillir ?

Pour participer, il suffit d’avoir une chambre libre chez soi et envie de partager une aventure humaine.  La « famille » d’accueil peut être un couple, une personne seule, une coloc’, une famille avec enfants, et bien sûr il n’y a aucune limite d’âge. CALM n’est pas le seul programme de Singa à favoriser l’insertion sociale ce qui permet aux personnes réfugiées d’avoir plusieurs points d’ancrage et un lien social plus large que le simple cadre de la famille.

Singa - une famille accueille avec CALM

Bridget, Christophe et Xavier.  – Julie L. et Kenia S. pour Singa.

L’accueil peut se concilier avec des vies bien remplies. “Christophe et Xavier avaient peur au départ de ne pas pouvoir offrir assez de temps à la personne qu’ils allaient recevoir, étant occupés à plein temps par leur travail et leurs nombreuses activités” explique Julie, coordinatrice du programme CALM à Singa. “Mais l’accueil pour eux s’est bien passé, et une complicité s’est installée malgré leurs emplois du temps serrés”. Chaque famille a son rythme, et il est important de définir en amont ensemble le cadre de l’accueil pour que chacun y trouve son compte.

De belles rencontres

La cohabitation est un enrichissement à la fois pour ceux qui accueillent et qui découvrent un autre mode de vie, et pour la personne accueillie qui découvre notre culture et nos habitudes. “Accueillir renforce la société, enrichit, ouvre et permet aux familles de regarder leur culture française avec un nouveau prisme. Souvent, on nous dit que cela fait prendre du recul sur sa propre histoire. Les familles sont admiratives de la force des personnes accueillies, de leur inventivité et de leur énergie à rebondir”, observe Julie.

Parmi les familles qui accueillent, plusieurs ont accepté de partager leur expérience et les liens tissés en témoignant pour faire connaître CALM. Entre Abdou qui devient le grand frère dans une famille lyonnaise, Bridget qui pique des fous rires avec Christophe et Xavier et l’arrivée fructueuse de Xhuljano dans une colocation à Bron, les rencontres réussies ne manquent pas.  Vous pouvez retrouver leurs témoignages sur le site de CALM.

Envie d’accueillir, par où commencer ?

Si vous souhaitez accueillir quelqu’un, il faut d’abord prendre contact avec Singa (par formulaire ou par mail) ce qui permet de mieux vous connaître pour proposer votre hospitalité à  quelqu’un qui vous correspond. L’association vous recontacte ensuite pour parler de l’accueil.

Ensuite, une rencontre est organisée avec la personne réfugiée dans un café. C’est un temps de partage pour se découvrir. Durant cet échange, un intervenant vous accompagne pour pallier aux éventuelles difficultés de communication dues à la langue. Suite à cette rencontre, chacun a une journée de battement pour réfléchir à l’accueil.

Une fois que chacun a formulé son accord, on procède à l’emménagement. Singa propose une convention pour établir une date de fin, ainsi qu’une charte de cohabitation qui suggère une liste de sujets à aborder ensemble. Au début de la cohabitation, un suivi régulier est fait par téléphone et, durant tout le temps de l’accueil, des rencontres sont proposées toutes les 6 semaines avec d’autres familles du programme ainsi qu’un médiateur pour échanger sur cette expérience.

Lancez-vous !

Comment faire ? Il vous suffit d’avoir une chambre de disponible et de vous signaler auprès de Singa par mail en contactant Julie : julie@singa.fr ou sur la plateforme CALM.

Vous pouvez aussi assister à la réunion d’information prévue le 12 Décembre à 19h dans les locaux de Singa, au 41 Rue René Leynaud durant lequel des familles témoigneront de leur expérience et une discussion sera organisée pour répondre à vos questions. Chaque début de semaine les dates des prochains rendez-vous d’information et des réunions bénévoles sont diffusés dans leur groupe facebook SINGA Lyon.

Pas la place d’accueillir quelqu’un mais envie de rencontrer et d’échanger avec des personnes réfugiées ? Vous pouvez toujours vous engager dans le pôle passion et vous faire “buddy”, c’est-à-dire rencontrer un ami avec qui partager des loisirs. Vous pouvez sinon vous engager dans le pôle projet et aider une personne qui vient d’arriver en France  à s’insérer dans le monde professionnel. Pour découvrir d’autres manières de s’engager avec Singa, vous pouvez aussi consulter notre article dédié.

Keren, Marc et leurs enfants ont accueilli Abdou.  – Julie L. et Kenia S. pour Singa.

 Par Clémence Chevalier

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