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La force du vent, la chaleur du soleil, ou encore la puissance d’un cours d’eau sont connus pour être des sources d’énergie inépuisables et écologiques. Pourtant, représentant moins de 20 % de la production électrique en France, elles sont aujourd’hui peu mobilisées. Les faire connaître au grand public et apprendre à chacun à construire des appareils pour les capter, comme les éoliennes, c’est le défi que se sont lancé les deux fondateurs de l’Atelier du Zéphyr

Deux ingénieurs inspirés et passionnés par la construction d’éoliennes

Aurélie Guibert et Clément Gangneux ont créé l’Atelier du Zéphyr il y a maintenant un peu plus d’un an. Mais son histoire remonte bien avant sa création. À la sortie de leurs écoles respectives, les deux ingénieurs se rencontrent dans le cadre d’un volontariat en service civique dans une association à Valence. Ils font la connaissance d’un membre de Tripalium, « un réseau de personnes qui autoconstruisent des éoliennes, toutes basées sur le modèle Piggott : un modèle simple et robuste construit partout dans le monde », explique Aurélie. Cette éolienne, venant tout droit d’Écosse, a été imaginée par un certain Hugh Piggott, qui, éloigné des réseaux électriques, a décidé de créer son propre modèle d’éolienne pour produire son électricité. 

Dans cette association valentinoise, Aurélie et Clément apprennent à animer des stages, à concevoir et construire des appareils ne captant que des sources renouvelables d’énergie. Passionnés et forts de leurs connaissances d’ingénieurs, ils commencent à autoconstruire toutes sortes de machines : fours solaires, petites éoliennes, réfrigérateurs autonomes, poêles à bois, hydroliennes pour des cours d’eau… Et ils y prennent goût ! 

Aider les habitations autonomes à autoproduire leur énergie

« Lorsqu’on n’est pas raccordé au réseau traditionnel électrique ou de gaz, notre consommation peut coûter très cher », précise Aurélie. Et cette situation est plus courante qu’on ne le croit, comme pour Hugh Piggott isolé sur son île ! 

Aux coûts de la consommation souvent élevés, s’ajoutent les pollutions importantes que génèrent certaines sources d’énergie comme les traditionnels générateurs au fioul. L’Atelier apporte alors une solution à la fois en partageant leurs savoirs d’autoconstructeurs et en accompagnant les participants à reprendre la main sur leur consommation d’électricité. « Ce qui nous a bottés, c’est de travailler sur les économies d’énergie. Lorsqu’on regarde combien on consomme pour une maison, on se rend compte que ça peut être énorme ! En fabriquant ses propres outils, on comprend comment fonctionne notre électricité, on cogite et on prend conscience qu’on doit et qu’on peut réduire », s’enthousiasme Aurélie. 

Une équipe motivée pour faire rayonner les savoir-faire avec les ateliers pour fabriquer son éolienne

Pour concrétiser leur volonté de transmettre leurs savoirs en autoconstruction acquis pendant leur aventure drômoise, Clément et Aurélie s’entourent de cinq de leurs amis et montent officiellement leur association. Pas encore tout à fait installés, ils développent déjà un grand nombre d’activités. Parmi elles, un format original de stages alliant théorie et pratique : « Ils se déroulent sur quelques jours et peuvent être hébergés et accueillis par une personne. Un petit groupe de gens se réunit et on construit tous ensemble une éolienne ou un four solaire pour que la personne qui accueille le stage puisse l’utiliser ensuite », explique Aurélie. Des stages qui permettent ainsi aux participants, bricoleurs ou non, de comprendre, construire et installer des moyens alternatifs pour la production d’énergie en situation réelle. 

Une initiative qui prend son envol

Gonflée par ses premiers ateliers réussis, la petite équipe souhaite désormais s’installer dans un lieu ouvert à tous à Lyon ou dans ses alentours. Un lieu où les participants pourront construire ensemble un poêle à bois, une hydrolienne, un four solaire et bien plus encore ! « L’atelier dans lequel on était à Valence était un lieu où il se passait beaucoup de choses. Nous y avons beaucoup appris, pas seulement sur les moyens de produire son énergie, mais aussi sur les savoirs artisanaux. C’est un peu ce qu’on aimerait développer : un lieu où on apprend aussi à construire d’autres objets en autonomie », projette la jeune ingénieure. 

Et pour aller plus loin encore, les bricoleurs s’imaginent eux aussi en inventeur ! « Aujourd’hui, on construit des modèles que l’on connaît bien, comme celui de Piggott, mais on aimerait en inventer d’autres, réfléchir à ce qui peut être construit en mêlant les savoirs-faire », se prend à rêver Aurélie. Une aventure dans laquelle tous les bidouilleurs, bricoleurs et artisans sont les bienvenus. Avis aux passionnés !

Camille Delbende

Photos :  L’Atelier du Zéphyr

Contact

Retrouvez le site internet de l’Atelier du Zéphyr et contactez les !

Cet article est initialement paru dans la rubrique Ça démarre du numéro 19 du Magazine Agir à Lyon et ses alentours, en novembre 2019. Le Magazine Agir à Lyon et ses alentours est un mensuel papier de 52 pages disponible sur abonnement.
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