Depuis quelques mois, une équipe où on retrouve des militants d’Anciela et d’associations écolos, des professionnels engagés, des entrepreneurs éthiques, des enseignants et des chercheurs lyonnais s’active pour créer un institut de formation pour accompagner celles et ceux qui ont envie de mettre leurs compétences et leur énergie au service de la transition écologique et solidaire. L’Institut Transitions, c’est son nom, lance aujourd’hui son premier programme : Nouvelles Voies.
Une idée née au cœur d’Anciela
Si cette aventure a débuté en fin d’été dernier, elle prend sa source plusieurs années auparavant dans les locaux d’Anciela, une association qui depuis près de 10 ans suscite, encourage et accompagne les engagements et les initiatives citoyennes pour une société écologique et solidaire. « Depuis quelques années, nous rencontrons toutes les semaines des personnes en quête de sens dans leur vie professionnelle qui souhaitent que nous les aidions à trouver où mettre leurs compétences pour être utiles » témoigne Julie, coordinatrice de la démarche Envie d’Agir d’Anciela, elle-même passée par des évolutions de vie professionnelle depuis ses débuts dans le monde des fusées et des satellites.
« Si à Anciela nous accompagnons des personnes qui montent des initiatives associatives ou entrepreneuriales avec notre Pépinière, des personnes qui agissent au quotidien pour insuffler partout la transition avec nos Ambassadeurs du changement, et des personnes qui s’engagent dans des associations avec notre démarche Envie d’Agir, nous n’avions pas de dispositif pour accompagner celles qui souhaitent agir à travers leur vie professionnelle » explique Martin, co-fondateur et président d’Anciela.
C’est ce manque qu’Anciela a souhaité combler cette année avec la création de programmes pour former, accompagner et outiller celles et ceux qui ont envie de mettre leurs compétences et leur énergie au service de la transition écologique et solidaire. Des programmes qu’Anciela n’envisageait pas monter dans son coin, sans ses partenaires associatifs, professionnels engagés, entreprises éthiques, chercheurs lyonnais… « Un premier cœur d’équipe d’une douzaine de personnes s’est réuni en septembre, puis une équipe ouverte d’une cinquantaine de personnes s’est constituée et s’est retrouvée pour une première rencontre en février dernier » rappelle Martin. L’Institut Transitions était né.
Un institut pour former les artisans de la transition écologique et solidaire
L’esprit de cet institut qui n’a pas d’équivalent encore dans notre région, c’est de fabriquer la transition écologique et solidaire grâce à des formations et un accompagnement pour celles et ceux qui en seront les artisans. « On ne souhaite pas former des experts de la transition. L’expertise c’est ce qui est stable. La transition c’est ce qui est en mouvement, c’est ce que nous fabriquons aujourd’hui sans savoir exactement où nous allons arriver ! Les artisans de la transition, ce sont des bidouilleurs, des bricoleurs, qui se débrouillent comme ils peuvent pour que chaque jour on avance, et que demain, on ait réussi à surmonter les défis que nous avions sur notre route » explique Martin.
Nouvelles Voies : un premier programme pour celles et ceux qui sont en quête de sens
Et dans cette perspective, un premier programme est sorti des ateliers de travail (avec des litres de thé et de café comme première source d’énergie !) : Nouvelles Voies. Son objectif : accompagner sur une année celles et ceux qui souhaitent évoluer dans leur vie professionnelle pour trouver des missions au service de la transition écologique et solidaire.
Au centre de Nouvelles Voies, on retrouve un « mémoire de recherche » accompagné, avec deux professionnels expérimentés à ses côtés, qu’on rencontre chaque mois, un séminaire de recherche avec dix autres apprenants et une aide à la valorisation du mémoire au travers de différents médias que chacun pourra fabriquer : podcasts radios, articles de presse ou de recherche, conférences, expositions, vidéos… « Le mémoire permet à la fois de creuser en soi afin de se fabriquer un avis sur ce qu’on étudie, d’apprendre de nouveaux savoirs et d’acquérir de nouvelles compétences dans un champ où on souhaite travailler et enfin de rencontrer une variété de personnes qui seront de potentiels partenaires ou employeurs dans un contexte où on rayonne car on est sur un sujet qui nous passionne » précise Fanny, coordinatrice de la Pépinière d’Anciela, aussi en charge des missions de formation.
À côté du mémoire, 100 heures dédiées aux fondamentaux de la transition « pour savoir d’où vient notre société, en termes d’économie, d’institution, de rapports à la nature et aux autres, de comprendre où on en est aujourd’hui, et vers où on aimerait aller ensemble demain » précise Martin, 75 heures dédiées aux compétences transversales nécessaires dans la vie professionnelles quand on devient un artisan de la transition et 30 heures dédiées au parcours de transition, pour aider chacun à se situer et à être entièrement auteur de ses choix de vie et d’évolution.
Enfin, pour se confronter au terrain, rencontrer des partenaires, mieux connaître des métiers et des missions qui pourraient être des débouchés professionnels et pour être reconnus pas de possibles employeurs, des missions seront proposées aux apprenants. De quelques jours à quelques semaines, auprès d’une entreprise, d’une association ou d’une institution publique, en immersion ou à distance, sur des missions pratiques ou de conseils et d’aide au développement, chaque mission sera particulière, et chaque apprenant sera libre ou non de s’en emparer. « Si on a envie de prendre 10 missions sur une année, tant mieux, si on a envie de n’en prendre aucune parce qu’on se concentre sur son mémoire ou sur d’autres engagements professionnels ou personnels, tant mieux aussi ! », précise Clémentine, fondatrice de The Greener Good, une association lyonnaise dédiée à promouvoir des modes de vie écologiques et responsables, qui coordonne la petite équipe dédiée aux partenariats et aux débouchés.
Un programme riche qui a été annoncé mi-avril et qui rencontre déjà un beau succès ! « En quelques semaines, nous avons déjà rencontré une cinquantaine de personnes motivées pour participer à cette aventure, et une douzaine se sont déjà inscrites », partage Martin qui, avec Camille, Fanny, Julie et Alice, rencontre individuellement chacun pour parler de leur évolution de vie professionnelle afin de voir ce qui serait le plus pertinent pour chacun et pour la société. En parallèle, ce ne sont pas moins de 140 personnes qui ont suivi le premier webinaire, ces fameux séminaires en ligne, confinement oblige. Avec une rentrée prévue fin septembre, deux sessions d’inscription sont encore ouvertes, en mai et en juin. C’est le moment où jamais si vous sentez qu’il est temps d’évoluer dans votre vie professionnelle !
Inspirations & Nouveaux métiers : des programmes à venir pour faire bouger les lignes
A côté de Nouvelles Voies, deux autres programmes sont encore dans les fourneaux. Le premier, Inspirations, sera constitué d’une offre de cours de 18h à 36h, indépendants les uns des autres, que chacun pourra sélectionner à la carte. Agriculture urbaine, Économie sociale et solidaire, Low-Tech, Tiers lieux de quartier ou de campagne, Communication responsable, Villes conviviales, Pratiques d’accompagnement pour donner envie d’agir sur la transition… Autant de sujets que chacun pourra choisir pour progresser sur un enjeu qui lui tient à coeur et qu’il pourra mobiliser dans sa vie professionnelle, militante ou citoyenne. « Nous travaillons en ce moment en équipe pour proposer d’ici septembre un premier catalogue d’une trentaine de cours sur une diversité d’enjeux clés de la transition », explique Fanny, qui coordonne entre autres les défis liés à la démocratie, aux engagements citoyens ou encore aux pratiques d’accompagnement des évolutions vers des modes de vie écologiques et solidaires.
Le second, Nouveaux Métiers aura vocation à initier sur 6 à 9 jours les participants à la découverte d’un métier qui évolue significativement et qui est, aujourd’hui, particulièrement décisif pour fabriquer notre transition écologique et solidaire. « Épiciers, cuisiniers, jardiniers ou gardiens d’immeuble sont des métiers extrêmement précieux pour accompagner notre société dans la transition, préserver la biodiversité, protéger notre climat, favoriser une entraide et une solidarité locale. Ces métiers évoluent et de nouvelles personnes s’y engagent aujourd’hui pour leur donner un nouveau souffle. C’est cela que nous souhaitons accompagner » précise Martin. « Naturellement, pour chaque métier, nous travaillerons avec nos partenaires locaux, associations, entreprises, professionnels du métier, institutions publiques… Les premiers modules ne sortiront pas avant 2021 ! », prévient-il.
Afin d’en savoir plus sur cet institut plein de promesses pour apprendre, penser et agir en faveur de la transition, rendez-vous sur le site, ou suivez le prochain webinaire qui aura lieu le 14 mai de 18h à 20h !